Beat Hefti - Dompter la glace à l’aide de l’eau

Il n’y a pas que les outils d’usinage en métal qui tirent leur épingle de jeu, au SIAMS. Sur le stand de l’entreprise d’Aarwangen Waterjet, à 40 minutes de voiture de Bienne, où Pascal Messerli possède un bureau, on démontre comment l’eau peut découper la matière. Surtout à haute pression – jusqu’à 6200 bars – etavec l’aide de différents sables. A côté du conseiller de vente pour la Suisse romande de la firme de Haute-Argovie, un certain Beat Hefti explique, lui, comment on trace la glace.

Car si l’Appenzellois s’est taillé l’un des tout beaux palmarès du bob suisse, c’est notamment grâce à sa collaboration avecWaterjet. Si l’enveloppe de l’engin qui lui a permis d’être champion olympique en duo avec Alex Baumann à Sotchi – après la disqualification du vainqueur initial, le Russe Aleksandr Zubkov – est en carbone, la plupart des pièces métalliques sont le fruit d’un travail de précision entre lui et la firme bernoise.

La barre de poussée, notamment. «Une course de bob peut se gagner grâce au départ», sourit Pascal Messerli. «Nous avons été l’un des principaux sponsors de Beat, mais nous sommes surtout actifs dans le prototypage», poursuit le conseiller, dont la boîte familiale d’une cinquantaine de personnes participe ces jours à sa 5e édition du Salon. Active dans la microtechnique, l’outillage de production ou encore dans la découpe de prothèses médicales, elle peut s’attaquer avec de l’eau à pratiquement tous les matériaux.

A160 km/h, chaque détail compte Mais pas à la médaille d’or de Beat Hefti, que le musculeux sportif n’avait toutefois pas amenée avec lui à Moutier. «Elle est dans un cadre, dans ma chambre», sourit-il avant de poser pour une photo souvenir qui ravira un bambin. Il est vrai que quand son vaisseau est lancé à près de 160 km/h dans un demi-tube verglacé, il vaut mieux n’avoir laissé aucun détail au hasard. «Avec Waterjet, nous avons effectivement collaboré au niveau du développement pour optimiser le bob. Cela a demandé beaucoup de travail, mais ça a payé.»
Outre son sacre de 2014, l’ancien bobeur du Toggenburg a également fait main basse sur des titres continentaux et mondiaux.
Désormais, il s’occupe notamment de la relève en... athlétisme.